L'Europeen_1902
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L'Europeen_1902
Description
Newspaper article, in French, titled Mlle Meta Warrick. Found in two parts back to back with pencil 'over' written below the first part and above the first 'Europeen'."Chez Bing, des bustes, une grande figure, un petit groupe, puis, dans deux vitrines, des statuettes. Tout d'abord, il me faut citer quelques lignes de la préface du catalogue. Aussi bien, quelque chose d'aussi symptomatique ne se présente, tous les jours. Le préfacier qui nous présente les oeuvres de Mlle Warrick, après avoir affirmé 'que le règne de la démence s'annonce' - il y a quelques printemps déjà que cette aimable prédiction nous a été faite, et on la retrouverait dans le bon Cnoeus Noevius, ainsi que l'affirme quelque part, je pense M. Anatole France, - le préfacier débute ainsi:
'Si nul ne conteste que les artistes du passé aient fidèlement représenté chaque époque de l'histoire avec l'infinie variété de ses caractères, s'ils nous out bien légué les témoignages les plus indiscutables de ce qu'ont senti, aimé, vécu, leurs contemporains, si grâce à leur exquise sensibilité, à l'affinement et à l'acuité de leur vision, ils ont pu subtilement enregistrer tous les frémissements, toutes les passions de leur temps et de leur pays, nous devons constater que ceux de l'heure présente n'ont pas failli à cette noble mission, et qu'ils sont, eux aussi, le pur miroir où se reflète dans toute sa féerie, et sous ses innombrables aspects, l'âme moderne.
'La sérénité et la paix ont déserté nos patries. L'epoque des grands gestes calmes, des pensées simples et des coeurs naïfs n'est plus qu'un vague Eden où s'envolent nos songes, et que notre scepticisme situe dans le passé, laissant à l'avenir son décor de voiles impénétrables et son obscurité de consolant mystère. Et pourtant, les dieux et les muses n'ont pas à jamais pris leur fuite sous l'effroi de nos tumultes: ils ont, eux aussi, subi les lois de la Terre et de la Vie, et, victimes résignées de l'Evolution universelle, ils se sont fait modernes à leur tour, se modelant à notre image.
'Nous sommes tous aujourd hui, plus ou moins agités et inquiets; le règne de la démence s'annonce. Toute cette vie fébrile et bouillonnante, ces accidents plus ou moins morbides, notre art les reflète avec une surprenante intensité, aussi ses manifestations ont-elles revetu un caractère d'originalité et de personnalité absolument nouveau dans son histoire. L'individualisme passionné de notre siècle s'est attaché à la traduction des sentiments les plus complexes et des mouvements les plus intimes de l'esprit: notre inconvenante curiosité a déchiré bien des voiles.
'Aussi, l'Art a-t-il dû acquérir un nouveau langage, plus riche, mais plus touffu; ses modes d'expression se sont multiplies à l'infini sous l'attouchement fécondant des magiciens les plus experts. Parmi ceux-là, l'illustre Rodin ne fut pas un des moins puissants et les mots qu'il a créés sont déjà devenus les formules claires par lesquelles s'évoque notre temps.
'Des jeunes et audacieux artistes ont suivi la trace de ce séducteur, et, chosé curieuse, sous l'action de ses exorcismes, des talents féminins d'une qualité tout à fait rare se sont révélés. Le grand souffle haletant du siècle s'est incarné en de frêles natures, et des doigts légers ont pétri la terre pour dire nos souffrances, nos angoisses, et pour affirmer en de précieuses images le rythme de nos coeurs.
'Au nombre de ces nouveaux venus, Mlle Warrick qui vient d'abandonner les cités sonores du Nouveau Monde et s'est réfugiée parmi nous pour se donner tout entière à son Rêve et à l'Art, veut bien, aujourd'hui, nous prendre à témoin de ses premiers efforts. Sous ses mains souples et nerveuses, la glaise à pris forme, et une vie tumultueuse a circulé dans la froide matière.'
Je m'arrête, et cet extrait suffit. Je voulais simplement montrer avec quel souci de mettre complètement en valeur les jeunes talents, on organise maintenant les petites expositions, où nous sommes régulièrement conviés. Il faut féliciter M.E. Gérard de la chaleur et de la conviction de son appel.
Mais, je crains fort qu'au lieu de servir Mlle Meta Warrick, il ne la desserve... Je ne discuterai pas ici les idées de M. Gérard, je n'ai la place nécessaire; et, aussi bien en montrerai-je seulement le dangereux et la fausseté relative, alors qu'elles sont appliquées trop tôt, avant la culture nécessaire, indispensable, - en faisant le tour des très intéressants essai de Mlle Warrick.
Ah! les belle paroles de Rodin, que je rapportais, à cette place même il y a huit jours! comme il faut les pénétrer et les appliquier!..
Le morceau principal de la petite exposition de chez Bing, est assurément le Mauvais larron. Malgré l'effort très louable qu'il faut marquer, c'est médiocre; la figure est convinue, l'anatomie pas assez simple; le sculpteur a voulu trop montrer et faire le 'bon devoir'; puis, sur cette impossible croix, cette main restée clouée et ces deux pieds ne sont assez éloquents dans leur réalisme trop 'noyé'.
J'en dirais autant des Malheureux, un groupe ou diverses figures s'accotent, synthétisent la douleur et la désespérance humaines; la désolation effroyable qu'a voulue l'artiste, ne sort, impressionnante et définitive, ainsi qu'un grand cri, de ce groupe qui dénote pourtant des qualités de détail et d'observation très justes.
Puis, ce sont des toutes petites statuettes en plâtre, sous les deux vitrines: l'Homme qui rit, Oedipe, les Lutteurs, Falstaff, l'Homme portant un mort, la Femme primitive, Danseuse, le Mort dans le Vent, etc. qui attirent toutes, décèlent beaucoup d'originalité certes, une recherche louable du mouvement rare, une préoccupation amusante de l'effet brutal, mais auxquelles il manque, sous les envols des draperies, dans la construction des corps cette vérité des structures, cette science dans laquelle on ne fait rien de durable...
Et, si je me permets cette remarque grave, c'est que je crois très sincerement Mlle Meta Warrick très douée, je lui crois beaucoup de belles et rares qualités, et qu'il est évident qu'on lui fait commencer par la fin, une initiation qui pourrait aboutir à des oeuvres.
Ce que j'ai trouvé de mieux, dans le petit ensemble qu'elle expose, c'est le buste de John et celui d'une jeune fille. Encore beaucoup d'études de la valeur de celles-là, d'autres encore, et que Mlle Warrick refasse alors Silènes et Satyres." Virgile Josz.
In English: At Bing, busts, a large figure, a small group, then, in two display cases, statuettes. First of all, I must quote a few lines from the preface to the catalogue. As well, something so symptomatic does not present itself, every day. The prefacer who introduces us to the works of Miss Warrick, after having affirmed 'that the reign of madness is coming' - this pleasant prediction was made to us a few springs ago, and we would find it in the good Cnoeus Noevius , as I think M. Anatole France says somewhere, - the preface begins like this:
"If no one disputes that the artists of the past have faithfully represented each period of history with the infinite variety of its characters, if they have left us the most indisputable testimonies of what have been felt, loved, lived , their contemporaries, if thanks to their exquisite sensitivity, to the refinement and acuity of their vision, they were able to subtly record all the thrills, all the passions of their time and their country, we must note that those of present time have not failed in this noble mission, and that they too are the pure mirror in which the modern soul is reflected in all its magic, and in its innumerable aspects.
"Serenity and peace have deserted our homelands. The era of great calm gestures, simple thoughts and naive hearts is no more than a vague Eden where our dreams fly away, and which our skepticism places in the past. , leaving in the future its decor of impenetrable veils and its obscurity of consoling mystery. the laws of the Earth and of Life, and, resigned victims of universal Evolution, they became modern in their turn, modeling themselves in our image.
We are all today, more or less agitated and worried; the reign of madness is announced. All this feverish and bubbling life, these more or less morbid accidents, our art reflects them with a surprising intensity, so its manifestations have taken on a character of originality and personality absolutely new in its history. The passionate individualism of our century has attached itself to the translation of the most complex feelings and the most intimate movements of the mind: our unseemly curiosity has torn many veils.
Also, Art had to acquire a new language, richer, but fuller; its modes of expression have multiplied to infinity under the fruitful touch of the most expert magicians. Among these, the illustrious Rodin was not one of the least powerful and the words he created have already become the clear formulas by which our time is evoked.
Young and daring artists have followed in the footsteps of this seducer, and, curiously enough, under the action of his exorcisms, feminine talents of a quite rare quality have been revealed. The great panting breath of the century was embodied in frail natures, and light fingers kneaded the earth to express our sufferings, our anxieties, and to affirm in precious images the rhythm of our hearts.
Among these newcomers, Miss Warrick who has just abandoned the sound cities of the New World and has taken refuge among us to give herself entirely to her Dream and to Art, is willing, today, to take us to witness his first efforts. Under his flexible and nervous hands, the clay took shape, and a tumultuous life circulated in the cold material."
I stop, and this extract is enough. I simply wanted to show with what concern to fully showcase young talent, we now organize small exhibitions, where we are regularly invited. M.E. Gérard is to be congratulated on the warmth and conviction of his call.
But, I'm very much afraid that instead of serving Miss Meta Warrick, he's not serving her... I won't discuss M. Gérard's ideas here, I don't have the necessary space; and, moreover, I will only show their relative danger and falsity, when they are applied too soon, before the necessary, indispensable culture, - by going around the very interesting essays of Miss Warrick.
Ah! the beautiful words of Rodin, which I brought back to this very place a week ago! how they must be penetrated and applied!
The main piece of the small exhibition at Bing is undoubtedly the Bad Thief. Despite the very commendable effort that must be made, it is mediocre; the figure is certain, the anatomy not simple enough; the sculptor wanted to show too much and do the 'good duty'; then, on this impossible cross, this hand remained nailed and these two feet are not eloquent enough in their too 'drowned' realism.
I would say as much about the Wretched, a group where various figures lean together, synthesizing human pain and despair; the appalling desolation that the artist wanted emerges, impressive and definitive, like a loud cry, from this group which nevertheless denotes very accurate qualities of detail and observation.
Then there are very small plaster statuettes, under the two windows: the Laughing Man, Oedipus, the Wrestlers, Falstaff, the Man Carrying a Dead Man, the Primitive Woman, Dancer, the Dead in the Wind, etc. which all attract, certainly reveal a great deal of originality, a commendable search for rare movement, an amusing preoccupation with brutal effect, but which are lacking, under the flight of draperies, in the construction of bodies, this truth of structures, this science in which we do nothing lasting...
And, if I allow myself this serious remark, it is because I very sincerely believe Miss Meta Warrick to be very gifted, I believe she has many beautiful and rare qualities, and it is obvious that she is being made to start at the end, an initiation that could lead to works.
What I found best, in the small set that she exhibits, is the bust of John and that of a young girl. Many more studies of the value of these, more still, and may Miss Warrick redo Silenus and Satyrs then."
'Si nul ne conteste que les artistes du passé aient fidèlement représenté chaque époque de l'histoire avec l'infinie variété de ses caractères, s'ils nous out bien légué les témoignages les plus indiscutables de ce qu'ont senti, aimé, vécu, leurs contemporains, si grâce à leur exquise sensibilité, à l'affinement et à l'acuité de leur vision, ils ont pu subtilement enregistrer tous les frémissements, toutes les passions de leur temps et de leur pays, nous devons constater que ceux de l'heure présente n'ont pas failli à cette noble mission, et qu'ils sont, eux aussi, le pur miroir où se reflète dans toute sa féerie, et sous ses innombrables aspects, l'âme moderne.
'La sérénité et la paix ont déserté nos patries. L'epoque des grands gestes calmes, des pensées simples et des coeurs naïfs n'est plus qu'un vague Eden où s'envolent nos songes, et que notre scepticisme situe dans le passé, laissant à l'avenir son décor de voiles impénétrables et son obscurité de consolant mystère. Et pourtant, les dieux et les muses n'ont pas à jamais pris leur fuite sous l'effroi de nos tumultes: ils ont, eux aussi, subi les lois de la Terre et de la Vie, et, victimes résignées de l'Evolution universelle, ils se sont fait modernes à leur tour, se modelant à notre image.
'Nous sommes tous aujourd hui, plus ou moins agités et inquiets; le règne de la démence s'annonce. Toute cette vie fébrile et bouillonnante, ces accidents plus ou moins morbides, notre art les reflète avec une surprenante intensité, aussi ses manifestations ont-elles revetu un caractère d'originalité et de personnalité absolument nouveau dans son histoire. L'individualisme passionné de notre siècle s'est attaché à la traduction des sentiments les plus complexes et des mouvements les plus intimes de l'esprit: notre inconvenante curiosité a déchiré bien des voiles.
'Aussi, l'Art a-t-il dû acquérir un nouveau langage, plus riche, mais plus touffu; ses modes d'expression se sont multiplies à l'infini sous l'attouchement fécondant des magiciens les plus experts. Parmi ceux-là, l'illustre Rodin ne fut pas un des moins puissants et les mots qu'il a créés sont déjà devenus les formules claires par lesquelles s'évoque notre temps.
'Des jeunes et audacieux artistes ont suivi la trace de ce séducteur, et, chosé curieuse, sous l'action de ses exorcismes, des talents féminins d'une qualité tout à fait rare se sont révélés. Le grand souffle haletant du siècle s'est incarné en de frêles natures, et des doigts légers ont pétri la terre pour dire nos souffrances, nos angoisses, et pour affirmer en de précieuses images le rythme de nos coeurs.
'Au nombre de ces nouveaux venus, Mlle Warrick qui vient d'abandonner les cités sonores du Nouveau Monde et s'est réfugiée parmi nous pour se donner tout entière à son Rêve et à l'Art, veut bien, aujourd'hui, nous prendre à témoin de ses premiers efforts. Sous ses mains souples et nerveuses, la glaise à pris forme, et une vie tumultueuse a circulé dans la froide matière.'
Je m'arrête, et cet extrait suffit. Je voulais simplement montrer avec quel souci de mettre complètement en valeur les jeunes talents, on organise maintenant les petites expositions, où nous sommes régulièrement conviés. Il faut féliciter M.E. Gérard de la chaleur et de la conviction de son appel.
Mais, je crains fort qu'au lieu de servir Mlle Meta Warrick, il ne la desserve... Je ne discuterai pas ici les idées de M. Gérard, je n'ai la place nécessaire; et, aussi bien en montrerai-je seulement le dangereux et la fausseté relative, alors qu'elles sont appliquées trop tôt, avant la culture nécessaire, indispensable, - en faisant le tour des très intéressants essai de Mlle Warrick.
Ah! les belle paroles de Rodin, que je rapportais, à cette place même il y a huit jours! comme il faut les pénétrer et les appliquier!..
Le morceau principal de la petite exposition de chez Bing, est assurément le Mauvais larron. Malgré l'effort très louable qu'il faut marquer, c'est médiocre; la figure est convinue, l'anatomie pas assez simple; le sculpteur a voulu trop montrer et faire le 'bon devoir'; puis, sur cette impossible croix, cette main restée clouée et ces deux pieds ne sont assez éloquents dans leur réalisme trop 'noyé'.
J'en dirais autant des Malheureux, un groupe ou diverses figures s'accotent, synthétisent la douleur et la désespérance humaines; la désolation effroyable qu'a voulue l'artiste, ne sort, impressionnante et définitive, ainsi qu'un grand cri, de ce groupe qui dénote pourtant des qualités de détail et d'observation très justes.
Puis, ce sont des toutes petites statuettes en plâtre, sous les deux vitrines: l'Homme qui rit, Oedipe, les Lutteurs, Falstaff, l'Homme portant un mort, la Femme primitive, Danseuse, le Mort dans le Vent, etc. qui attirent toutes, décèlent beaucoup d'originalité certes, une recherche louable du mouvement rare, une préoccupation amusante de l'effet brutal, mais auxquelles il manque, sous les envols des draperies, dans la construction des corps cette vérité des structures, cette science dans laquelle on ne fait rien de durable...
Et, si je me permets cette remarque grave, c'est que je crois très sincerement Mlle Meta Warrick très douée, je lui crois beaucoup de belles et rares qualités, et qu'il est évident qu'on lui fait commencer par la fin, une initiation qui pourrait aboutir à des oeuvres.
Ce que j'ai trouvé de mieux, dans le petit ensemble qu'elle expose, c'est le buste de John et celui d'une jeune fille. Encore beaucoup d'études de la valeur de celles-là, d'autres encore, et que Mlle Warrick refasse alors Silènes et Satyres." Virgile Josz.
In English: At Bing, busts, a large figure, a small group, then, in two display cases, statuettes. First of all, I must quote a few lines from the preface to the catalogue. As well, something so symptomatic does not present itself, every day. The prefacer who introduces us to the works of Miss Warrick, after having affirmed 'that the reign of madness is coming' - this pleasant prediction was made to us a few springs ago, and we would find it in the good Cnoeus Noevius , as I think M. Anatole France says somewhere, - the preface begins like this:
"If no one disputes that the artists of the past have faithfully represented each period of history with the infinite variety of its characters, if they have left us the most indisputable testimonies of what have been felt, loved, lived , their contemporaries, if thanks to their exquisite sensitivity, to the refinement and acuity of their vision, they were able to subtly record all the thrills, all the passions of their time and their country, we must note that those of present time have not failed in this noble mission, and that they too are the pure mirror in which the modern soul is reflected in all its magic, and in its innumerable aspects.
"Serenity and peace have deserted our homelands. The era of great calm gestures, simple thoughts and naive hearts is no more than a vague Eden where our dreams fly away, and which our skepticism places in the past. , leaving in the future its decor of impenetrable veils and its obscurity of consoling mystery. the laws of the Earth and of Life, and, resigned victims of universal Evolution, they became modern in their turn, modeling themselves in our image.
We are all today, more or less agitated and worried; the reign of madness is announced. All this feverish and bubbling life, these more or less morbid accidents, our art reflects them with a surprising intensity, so its manifestations have taken on a character of originality and personality absolutely new in its history. The passionate individualism of our century has attached itself to the translation of the most complex feelings and the most intimate movements of the mind: our unseemly curiosity has torn many veils.
Also, Art had to acquire a new language, richer, but fuller; its modes of expression have multiplied to infinity under the fruitful touch of the most expert magicians. Among these, the illustrious Rodin was not one of the least powerful and the words he created have already become the clear formulas by which our time is evoked.
Young and daring artists have followed in the footsteps of this seducer, and, curiously enough, under the action of his exorcisms, feminine talents of a quite rare quality have been revealed. The great panting breath of the century was embodied in frail natures, and light fingers kneaded the earth to express our sufferings, our anxieties, and to affirm in precious images the rhythm of our hearts.
Among these newcomers, Miss Warrick who has just abandoned the sound cities of the New World and has taken refuge among us to give herself entirely to her Dream and to Art, is willing, today, to take us to witness his first efforts. Under his flexible and nervous hands, the clay took shape, and a tumultuous life circulated in the cold material."
I stop, and this extract is enough. I simply wanted to show with what concern to fully showcase young talent, we now organize small exhibitions, where we are regularly invited. M.E. Gérard is to be congratulated on the warmth and conviction of his call.
But, I'm very much afraid that instead of serving Miss Meta Warrick, he's not serving her... I won't discuss M. Gérard's ideas here, I don't have the necessary space; and, moreover, I will only show their relative danger and falsity, when they are applied too soon, before the necessary, indispensable culture, - by going around the very interesting essays of Miss Warrick.
Ah! the beautiful words of Rodin, which I brought back to this very place a week ago! how they must be penetrated and applied!
The main piece of the small exhibition at Bing is undoubtedly the Bad Thief. Despite the very commendable effort that must be made, it is mediocre; the figure is certain, the anatomy not simple enough; the sculptor wanted to show too much and do the 'good duty'; then, on this impossible cross, this hand remained nailed and these two feet are not eloquent enough in their too 'drowned' realism.
I would say as much about the Wretched, a group where various figures lean together, synthesizing human pain and despair; the appalling desolation that the artist wanted emerges, impressive and definitive, like a loud cry, from this group which nevertheless denotes very accurate qualities of detail and observation.
Then there are very small plaster statuettes, under the two windows: the Laughing Man, Oedipus, the Wrestlers, Falstaff, the Man Carrying a Dead Man, the Primitive Woman, Dancer, the Dead in the Wind, etc. which all attract, certainly reveal a great deal of originality, a commendable search for rare movement, an amusing preoccupation with brutal effect, but which are lacking, under the flight of draperies, in the construction of bodies, this truth of structures, this science in which we do nothing lasting...
And, if I allow myself this serious remark, it is because I very sincerely believe Miss Meta Warrick to be very gifted, I believe she has many beautiful and rare qualities, and it is obvious that she is being made to start at the end, an initiation that could lead to works.
What I found best, in the small set that she exhibits, is the bust of John and that of a young girl. Many more studies of the value of these, more still, and may Miss Warrick redo Silenus and Satyrs then."
Identifier
Eph1.41.26
Bibliographic Citation
Virgile Josz, "Mlle Meta Warrick," L'Européen, 5 July 1902, 13
Date
1902